Célébrer notre communauté mondiale de sages-femmes au milieu de la pandémie de COVID-19
“Si nous voulons que ce monde perdure, il faut de la vie. Nous devons la protéger, et protéger les gens qui aident les femmes à donner naissance et à créer de nouvelles familles. Si cette pandémie nous a montré quelque chose, c’est bien ça : les familles comptent, les communautés comptent, et si nous voulons que nos pays demeurent forts, nous devons protéger notre peuple, et cela commence par la naissance et les sages-femmes !” - Sally Pairman, Directrice Générale, ICM
Eh bien, nous voici arrivés à la fin de ce qui a sans aucun doute été l’une des années les plus difficiles pour notre communauté mondiale de sages-femmes, et pour le monde entier en général. Nous avons commencé 2020 impatients de célébrer l’année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier ; une année historique où enfin les sages-femmes recevraient l’attention qu’elles méritent pour leur rôle crucial dans l’accompagnement des femmes tout au long de leur grossesse et de leur accouchement, dans leur soutien aux besoins reproductifs, et dans la garantie d’assurer leur sécurité, leurs droits et leur dignité. Cependant, les célébrations ont dû être considérablement réduites, alors que la pandémie de COVID-19 a exacerbé, en ces temps de crise, les difficultés déjà existantes dans la santé maternelle et néonatale.
Dans les premiers jours de la pandémie, l’ICM a contacté la majorité des 143 associations de sages-femmes et a écouté les témoignages poignants de leurs communautés. Les sages-femmes ont partagé des récits montrant qu’elles avaient été oubliées lorsqu’il s’est agi de distribuer les équipements de protection individuelle (EPI), que les femmes ont évité de se rendre dans les hôpitaux et centres de maternité par peur de contracter le virus et que les sages-femmes ont été redéployées en dehors des services de maternité vers les centres de dépistage du COVID-19. L’UNFPA et l’ICM, avec le soutien d’un bon nombre de nos partenaires, ont retranscrit les préoccupations des sages-femmes en une série d’appels à la mobilisation lancés auprès des gouvernements, décideurs, donateurs et institutions sanitaires pour garantir la continuité des services de maternité et des autres services de santé sexuelle et reproductive et la protection des sages-femmes, des femmes et des nouveau-nés durant la pandémie. Vous pouvez en lire plus sur ces appels à l’action en page 12.
Alors que nous écrivons ces lignes, les sages-femmes ont toujours besoin d’EPI, les femmes enceintes ont toujours peur de contracter le COVID-19, et les sages-femmes manquent toujours d’autonomie professionnelle pour prendre les décisions concernant les services de pratique sage-femme. Mais, malgré ces défis, la résilience des sages-femmes a empêché que le COVID-19 jette une ombre trop sombre sur notre année. Ensemble, l’ICM et l’UNFPA ont continué à amplifier les voix des sages-femmes et à plaider pour des soins dirigés par des sages-femmes en tant que modèle de soins idéal pour les femmes enceintes et les parturientes, et nous avons observé une amélioration substantielle du statut des sages-femmes et de la perception de la profession de sage-femme au niveau mondial. Plus que jamais, les sages-femmes et leur travail qui consiste à sauver des vies a été présenté dans les reportages et dans des conférences ou événements importants en ligne. Ce sont de petits pas, mais ils sont notables, pour aboutir à un monde où les sages-femmes seront dotées de ressources suffisantes, rémunérées de façon adéquate et où elles seront les décideurs dans leur propre profession.
Ceci nous permet de nous sentir optimistes pour l’année à venir. En mai 2021, l’UNFPA, l’ICM, l’OMS et une multitude d’autres partenaires présenteront le prochain rapport de l’état de la pratique sage-femme dans le monde (SoWMy) ; une base de données probantes et actualisées et une analyse détaillée des progrès actuels et des défis futurs pour apporter une couverture de sages-femmes efficace et la qualité dans les services de pratique sage-femme. Cette publication renforcera nos efforts, ainsi que ceux de la communauté mondiale des sages-femmes, en plaidant auprès des gouvernements pour accroître les investissements pour la continuité des soins dirigés par les sages-femmes.
Ce magazine numérique raconte l’histoire de 2020 vu depuis l’intérieur de la pandémie mondiale. C’est une ode aux sages-femmes du monde entier, et l’UNFPA et l’ICM souhaitons exprimer notre profonde reconnaissance à chacune et chacun d’entre vous pour votre résilience, votre courage et votre détermination. Nous sommes honorées d’être au coude à coude avec vous en faisant notre part pour diriger les efforts vers un accroissement des investissements dans la pratique sage-femme. 2021 marquera le début de la décennie des sages-femmes et de l’action véritable et globale pour atteindre les objectifs de développement durable. Ensemble, nous pouvons réduire la mortalité maternelle et néonatale et garantir les soins respectueux pour toutes et tous.
Anneka Knutsson, Chef, Service de la Santé Sexuelle et Reproductive, UNFPA
Franka Cadée, Présidente, International Confederation of Midwives
Lorsque l’organisation mondiale de la santé (OMS) a désigné 2020 comme l’année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier, personne ne pouvait anticiper que la pandémie mondiale démantèlerait les systèmes de santé du monde entier, en imposant des contraintes sans précédent pour tous les agents de santé, y compris les sages-femmes.
Le COVID-19 a illustré ce que notre communauté mondiale de sages-femmes observe au quotidien : les sages-femmes sont des héros. Les récits que nous entendons en permanence de sages-femmes sacrifiant leur propre santé et leur sécurité pour s’occuper des femmes enceintes, des parturientes, des nouveau-nés et des communautés, nous rappellent que nous devons continuer notre plaidoyer en faveur de l’augmentation des investissements dans la profession de pratique sage-femme. Au cours de l’année passée, les pays à travers le monde se sont unis pour reconnaitre l’année des sages-femmes et du personnel infirmier et le rôle essentiel que jouent les sages-femmes dans la réalisation des objectifs de développement durable et de la santé universelle. Nous, l’ICM, avons hâte de porter cet élan tout au long de la décennie des sages-femmes.
Pour saluer une dernière fois l’année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier, et pour souligner la gratitude qui est due aux sages-femmes et à nos collègues des soins infirmiers, les leaders de l’ICM, l’organisation mondiale de la santé (OMS/WHO), le conseil international des infirmières (ICN), Nursing Now et le fonds des nations unies pour la population (FNUAP/UNFPA) ont préparé un message de reconnaissance...
Au cours de l’année qui vient de s’écouler, les membres du conseil d’administration de l’ICM ont été régulièrement en contact avec les associations de sages-femmes qu’ils représentent pour déterminer avec elles les priorités régionales et discuter des victoires et des défis durant la pandémie et au-delà. Vous avez entendu la présidente de l'ICM, Franka Cadée, dans l'avant-propos de ce magazine - ci-dessous, vous trouverez des messages réfléchis du reste des membres de notre conseil d'administration, capturant les moments clés de leurs régions et se tournant vers 2021
Pour tout ceci, je voudrais dédier ce message tout d’abord à toutes les familles de nos collègues qui ont perdu la vie dans la pratique quotidienne de leur métier de sage-femme ; ce sont les vraies héroïnes qui illustrent l’amour et le dévouement des sages-femmes.
En cette fin d’année, je voudrais également souhaiter à toutes les sages-femmes du monde entier des moments de paix en famille, la sérénité et la force. Veuillez rester confiantes en l’année qui vient, nous pourrons continuer à nous battre pour changer le monde pour qu’à chaque endroit où un enfant nait, ou là où une femme a besoin de soins, il y ait une sage-femme, protégée, soutenue et valorisée en tant que professionnelle la plus à même d’améliorer les soins de santé pour toutes les femmes et leurs familles au niveau mondial.
Durant la pandémie, dans de nombreux pays à travers le monde, des obstacles ont affecté la surveillance des femmes au cours de la grossesse, du travail, de l’accouchement et lors de l’hospitalisation post-partum. Ceci a conduit de nombreux établissements de santé à violer la législation en place pour protéger la maternité et la paternité.
Dans la phase initiale de propagation de la maladie, des mesures restrictives ont été mises en place. Elles ont interdit à un certain nombre d’établissements de santé d’assurer le suivi des femmes par une personne importante. Mais avec l’engagement des professionnels de santé, à savoir les sages-femmes, les établissements de santé ont progressivement levé les restrictions imposées, en permettant à nouveau le suivi sûr des femmes enceintes et puerpérales par une personne de leur choix et en maintenant la sécurité des parties prenantes.
L’impact et la valeur des sages-femmes ont été fortement démontrés, en particulier dans notre capacité à nous adapter et à réagir à la pandémie. Dans les pays comme la Nouvelle-Zélande, où il existe un modèle intégré de continuité des soins de pratique sage-femme, les sages-femmes ont pu rapidement modifier leurs services afin de permettre à toutes les femmes d’avoir accès à des soins de maternité ou de pratique sage-femme. Parce que les femmes connaissaient leur sage-femme, celles-ci ont continué à leur rendre visite à la maison et davantage de femmes ont choisi en toute confiance d’accoucher à domicile lorsque les hôpitaux ne pouvaient pas effectuer d’admissions. Au Japon, des centres d’appel en ligne ont été mis en place, et le gouvernement a subi des pressions pour augmenter les allocations financières pour les mères et les sages-femmes touchées par la pandémie.
Nous avons fait face à ce challenge en innovant pour célébrer le jour international des sages-femmes et l’année des sages-femmes en 2020. En Indonésie, nous avons réalisé un webinaire auquel ont pu assister toutes les sages-femmes de toutes les régions d’Indonésie. L’enregistrement de ce webinaire est disponible sur YouTube, donc les sages-femmes qui n’ont pas pu participer en direct peuvent y avoir accès à tout moment. Etonnamment, plus de 10 000 sages-femmes ont participé au webinaire. Dans toutes les circonstances, nous devons innover, évoluer avec notre temps et nous adapter rapidement pour donner le meilleur de nous-mêmes. Pour finir, je voudrais dire : restons fortes !
Je remercie aussi les associations de sages-femmes pour les efforts fournis dans le cadre de l’enquête SoWMy. J’encourage les sages-femmes à œuvrer pour une meilleure visibilité de notre organisation ICM. Je demande au tout puissant Dieu de nous aider à lutter contre le COVID -19 pour mener à bien nos activités.
Au cours de cette année, nous avons participé à des ateliers de renforcement des capacités dont le but était de permettre aux sages-femmes de fournir des soins basés sur des données probantes. Je tiens à adresser ma sincère gratitude à tous ceux qui ont soutenu les sages-femmes durant cette année difficile. Pour la première fois, nous avons participé à la réunion du conseil de l’ICM, et aux réunions régionales virtuelles, ce qui nous a permis de nous réunir et d’interagir et de déterminer le programme pour le prochain triennat.
Alors que nous avons hâte d’entrer dans la nouvelle année, j’aimerais demander aux sages-femmes de rester aux côtés des femmes. Notre région africaine est toujours la plus durement touchée par les décès maternels, néonatals et fœtaux. Les sages-femmes demeurent les prestataires de soins les plus appropriés pour éviter ces décès. La solution réside dans l’amélioration de la qualité de la formation des sages-femmes à travers les normes globales, la création d’environnements favorables à l’exercice du métier de sage-femme et la réglementation de la pratique sage-femme. Nos efforts combinés permettront aux sages-femmes de notre région d’exercer l’ensemble de leur champ d’activités. Je vous souhaite de joyeuses fêtes !
Travailler ensemble, apprendre les uns des autres et renforcer la communauté régionale des sages-femmes nous conduira vers les années à venir. Nous sommes fortes et pouvons travailler ensemble sur la voie à suivre ; une voie qui mènera aux soins dirigés par les sages-femmes dans tous les systèmes de soins de maternité au sein de notre région. Nous allons vers une période passionnante et la communauté mondiale se réjouit de promouvoir ces modèles, en fournissant des orientations sur les normes de formation et en plaidant pour davantage de possibilités de leadership pour les sages-femmes afin de renforcer les soins de pratique sage-femme dans la région d’Europe centrale.
Alors, allons de l’avant ensemble !
Chères et chers collègues, quelle année ! En tant que représentante régionale de l’Amérique latine, et membre du collège des sages-femmes de la province de Buenos Aires, j’aimerais saisir cette opportunité pour dire : MERCI. Merci de ne pas avoir baissé les bras, même lors de situations difficiles, merci d’être une région aussi active et engagée, et, par-dessus tout, merci d’améliorer notre profession en dispensant des soins de qualité auprès des femmes et des nouveau-nés. Je suis fière de l’unité que vous, associations de sages-femmes, accomplissez dans la région et grâce à cela, nous parlons d’une même voix en faveur de la profession de sage-femme.
Quand je regarderai en arrière sur l’année 2020, je m’en souviendrai comme d’une année qui a changé tout et tout le monde pour toujours.
Pour ceux d’entre nous qui aiment la science-fiction, c’était comme si les vieux best-sellers du genre devenaient réalité. Les faits ont suivi la fiction aussi surement qu’une décélération variable pourrait suivre la compression du cordon dans un univers modifié avec des vêtements remplacés par des combinaisons spatiales étouffantes, une déshydratation associée (parce que le masque ne permet pas à un apport élevé en liquide) et un nouveau vocabulaire que comme beaucoup d’entre vous, j’ai dû apprendre, et finir par devenir “zoomée” !
Avec cette réalité évoluant sans cesse, sont arrivés les dilemmes éthiques imprévisibles pour les sages-femmes qui poursuivent leur carrière avec passion, parfois à grand risque. Je n’oublierai jamais le choix difficile : dois-je courir pour chercher un EPI ou m’occuper de cet accouchement imminent, avant que le bébé tombe sur le sol ? Puis il y a le débordement d’émotions de joie de la naissance, mélangé à la culpabilité d’exposer ma famille au virus.
Les sages-femmes jouent un rôle essentiel donnant aux femmes la garantie de bénéficier d’une expérience de maternité sûre et positive au cours de leur grossesse, leur accouchement et de leur période post partum. Je suis très fière des sages-femmes de la région Méditerranée orientale pour leur travail acharné durant la crise de COVID-19 et leur soutien aux femmes et à leurs nouveau-nés tout au long de la période de maternité. Les sages-femmes sauvent des vies. Elles aident les femmes à vivre cette période de leur vie de façon positive, et ce, même durant le contexte de la pandémie.
Je suis fière des sages-femmes de ma région qui ont continué à offrir aux femmes les meilleurs soins de pratique sage-femme, certaines avec peu de ressources dans des milieux de soins de santé déjà difficiles et limités, certaines avec peu d’équipement de protection individuelle à disposition. Les sages-femmes ont fait ce qu’elles font toujours : prendre correctement soin des femmes enceintes et des parturientes et de leurs familles au moment de leur vie où elles sont les plus vulnérables.
Je sais que beaucoup de sages-femmes de ma région s’attendaient à une année 2020 bien différente. Néanmoins, lorsque le coronavirus a frappé, nous sommes restées aux côtés des femmes et avons fait ce qu’une SAGE-FEMME devrait toujours faire ; être là pour elles. Dans ce sens-là, ce fut l’année des sages-femmes.
Qui aurait pu imaginer que l’importance cruciale des sages-femmes dans notre société aurait été mise si clairement en avant par la pandémie de COVID-19 ? Tous les jours, les médias montrent les conditions extrêmes auxquelles sont confrontés les sages-femmes et les autres prestataires de soins dans leur pratique clinique. De plus, la pénurie de sages-femmes a démontré la capacité du système de soins de santé à proposer des soins à domicile, des visites prénatales et postnatales virtuelles en cette période de distanciation sociale et de crainte de la pandémie. Pourtant, les sages-femmes continuent à assurer le lien humain et à soutenir les mères et leurs familles en s’adaptant aux changements de la société.
Le rapport SoWMy fournira une base de données probantes mises à jour et une analyse détaillée des avancées et des défis dans la prestation d’une couverture et d’une qualité efficaces des sages-femmes et des services de pratique sage-femme dans le monde entier. En collaboration avec le UNFPA/FNUAP et l’OMS, l’ICM présentera le rapport lors du congrès triennal virtuel en juin.
La plupart des données quantitatives utilisées pour compiler le rapport proviennent de deux sources : (1) les soumissions par pays aux données de la plateforme des comptes nationaux du personnel de santé de l’OMS (NHWA) et (2) les réponses à l’enquête cartographique de l’ICM auprès de plus de 140 associations membres. Le personnel des bureaux nationaux et régionaux des nations unies a aidé les points focaux nationaux de la NHWA et les associations de sages-femmes à localiser, valider et soumettre les données demandées auprès de la NHWA et sur la plateforme d’enquête de l’ICM.
L’étude récemment sortie “Impact of Midwives” (l’impact des sages-femmes) menée par l’ICM, l’UNFPA et l’OMS, fournit les dernières estimations sur l’impact potentiel des sages-femmes dans la réduction de la mortalité maternelle et néonatale et de la mortinatalité. Elle précède la sortie de SoWMy. Vous pouvez trouver l’étude ici.
Cette année, l’ICM et le PMNCH (Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant) et l’OMS publieront le document sur les situations humanitaires et fragiles ; une analyse des expériences des sages-femmes et des femmes dans différents contextes humanitaires et fragiles.
L'UNFPA est profondément attristé par la perte de sa conseillère nationale en matière de sages-femmes, Henriette Eke Mbula, une chef de file inspirante en matière de sages-femmes et une icône dans son pays, la République démocratique du Congo (RDC). Henriette est décédée le vendredi 27 novembre après avoir mené une bataille courageuse contre le cancer du sein.
Les efforts d'Henriette ont conduit à la reconnaissance de la profession de sage-femme comme une profession distincte des soins infirmiers et une pierre angulaire de l'amélioration de la santé maternelle et néonatale dans le pays. Elle a fourni un appui stratégique, politique, technique et opérationnel au FNUAP, aux autorités nationales et aux homologues sur tous les aspects liés à la promotion de la profession de sage-femme - formation, association et réglementation. Henriette a contribué à la formation initiale et continue de plus de 5 000 sages-femmes travaillant dans tout le pays, y compris dans des contextes humanitaires.
Henriette est devenue sage-femme à cause de la joie exceptionnelle sur le visage d'une mère lorsqu'elle a tenu son bébé pour la première fois. Selon ses propres mots «j'ai choisi ce métier pour contribuer à faire de l'accouchement un heureux événement». Pour Henriette, se perfectionner et rendre les sages-femmes compétentes était très important. De plus, elle a estimé que les qualités importantes qu'une sage-femme devrait démontrer sont la patience, la gentillesse, l'efficacité et la discrétion. Quiconque aspire à devenir sage-femme doit d'abord aimer la profession et s'engager totalement à faire progresser et à améliorer la RMNCAH. Sinon, vous ne pouvez pas en faire une bonne sage-femme. Henriette a dépeint et modelé toutes ces qualités dans sa vie quotidienne.
En 2011, l'association des sages-femmes en RDC était à peine active avec quelques membres. Grâce au travail acharné et au dévouement d'Henriette et au soutien de l'UNFPA, l'association compte aujourd'hui plus de 1 000 membres actifs, de nombreux comités provinciaux et jouit d'une grande visibilité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Du renforcement du cadre réglementaire à la défense de la profession auprès des parlementaires et des décideurs, Henriette a travaillé sans relâche pour renforcer la profession de sage-femme en RDC.
Engageons-nous tous à perpétuer l’héritage d’Henriette. Que son âme repose dans la paix éternelle.
«Henriette est devenue sage-femme à cause de la joie exceptionnelle sur le visage d'une mère lorsqu'elle a tenu son bébé pour la première fois. Selon ses propres mots, «j'ai choisi ce métier pour contribuer à faire de l'accouchement un heureux événement».
Du 16 au 18 juin 2020, plus de 600 participants de plus de 145 pays se sont réunis virtuellement pour la 8ème réunion de la triade ICN-ICM-OMS. Parmi les participants figuraient des personnels de pratique sage-femme et de soins infirmiers d’organismes gouvernementaux, des leaders et des représentants des associations nationales de sages-femmes et de personnel infirmier, l’ICM, le conseil des infirmières (ICN), l’organisation mondiale de la santé (OMS) et des partenaires tels que les centres de collaboration pour les soins infirmiers et de pratique sage-femme de l’OMS, des organismes de réglementation et des représentants de la campagne Nursing Now. En raison de la forme virtuelle de la réunion, de nombreuses sages-femmes ont pu y assister et mettre en avant les défis uniques auxquels leur profession est confrontée.
La déclaration de la triade qui en résulte, met l’accent sur les mesures que les participants s’engagent à prendre en fonction de leur rôle respectif. Ces mesures soutiendront les états membres de l’OMS dans le renforcement de la pratique sage-femme et les soins infirmiers en visant des objectifs sanitaires prioritaires, y compris la riposte au COVID-19 et la réalisation d’une couverture sanitaire universelle.
Dans la foulée de la 8ème réunion de la triade, l’ICM a organisé un forum des sages-femmes post-triade afin de discuter de l’établissement de postes de sages-femmes en chef au sein des ministères de la santé. Ceci fait suite au constat du rapport 2020 sur l’état des soins infirmiers dans le monde dans lequel il apparait qu’il y a un lien direct entre la présence d’infirmiers ou infirmières en chef au niveau gouvernemental et l’amélioration du statut et de la place de la profession infirmière.
Pour célébrer le fait que 2020 était la première historique année des infirmières et des sages-femmes, l'UNFPA, en collaboration avec l'Initiative de santé maternelle “Advancing Dialogue on Maternal Health Series” du Wilson Center, a organisé quatre événements mondiaux de plaidoyer, en plus d'autres articles et podcasts - tous centrés sur le rôle des sages-femmes dans la promotion de la santé maternelle et néonatale et de sauver des vies à la naissance. L'année a commencé par deux dialogues consécutifs: tout d'abord, une table ronde privée sur la création d'un environnement favorable pour les sages-femmes, suivie d'un deuxième événement public sur l'importance des sages-femmes pour atteindre la couverture sanitaire universelle. Cependant, à la suite de ces deux événements au début du printemps, les arrêts du COVID-19 ont commencé et toutes les réunions ont été déplacées vers l'espace virtuel. Deux événements publics virtuels très réussis ont été organisés au cours du second semestre, l'un sur la pratique des sages-femmes autochtones et l'événement final a été le lancement de l'étude Impact of Midwives publiée dans The Lancet Global Health. Plus de détails sur les événements sont ci-dessous:
5 mars: Une table ronde privée sur la création d'un environnement propice pour les sages-femmes afin de transformer les résultats de santé maternelle et néonatale. 25 experts de premier plan en SDSR, et de 16 organisations différentes, ont participé pour discuter des éléments clés d'un environnement favorable pour les sages-femmes, des interventions fructueuses, des défis restants pour les sages-femmes et des solutions possibles. La table ronde était dirigée par Anneka Knutsson (UNFPA) et Sarah Barnes (Wilson Center).
6 mars: Un événement public sur l'importance des sages-femmes dans la réalisation de la couverture sanitaire universelle a eu lieu en personne au Wilson Center à Washington DC. L'événement a mis en évidence les obstacles à la couverture sanitaire universelle (CSU), la contribution des sages-femmes à la santé sexuelle, reproductive, maternelle et néonatale, et des stratégies pour combler les lacunes de service dans le monde. Sarah Barnes a prononcé les mots d'accueil, et le discours a été modéré par Anneka Knutsson, avec les intervenants Elena Ateva (White Ribbon Alliance); Franka Cadée (Confédération internationale des sages-femmes); et Marie Klingberg-Allvin (Karolinska Institutet en Suède). Veuillez consulter: Résumé de l’événement et le podcast.
22 septembre: Un événement public virtuel sur les sages-femmes autochtones - organisé en collaboration avec l'ICM, comprenait des sages-femmes autochtones de Nouvelle-Zélande, du Mexique et du Canada. Un panel très engagé, composé principalement de sages-femmes autochtones et de dirigeants de sages-femmes autochtones, a discuté des différents impacts des politiques et des systèmes de santé passés et présents des services de santé maternelle et des systèmes de santé sur les mères et les familles autochtones. Des exemples de changements de politiques réussis et d'obstacles existants à l'amélioration des soins de maternité autochtones, y compris des stratégies spécifiques au pays utilisées pour améliorer les soins de sages-femmes autochtones et la main-d'œuvre de sages-femmes autochtones ont également été évoqués. La discussion a été animée par Sandra Oyarzo Torres (Confédération internationale des sages-femmes) avec les intervenants Claire Dion Fletcher (sage-femme autochtone Potawatomi-Lenape et coprésidente du Conseil national autochtone des sages-femmes au Canada); Nicole Pihema (sage-femme maorie et présidente du New Zealand College of Midwives); et Ofelia Pérez Ruiz (sage-femme autochtone enregistrée et porte-parole du mouvement Chiapas Nich Ixim des sages-femmes traditionnelles). Veuillez consulter: Résumé de l'événement et le podcast.
2 décembre: L'année s'est terminée par le lancement public mondial et virtuel d'une importante étude - “Impact of Midwives” - réalisée par l'UNFPA, l'ICM et l'OMS et publiée dans The Lancet Global Health, qui fournit de nouvelles estimations sur l'impact potentiel des sages-femmes sur la réduction mortalité maternelle et néonatale et mortinaissances. Anneka Knutsson a modéré l'événement avec des participantes telles qu´Andrea Nove (Novametrics); Franka Cadée (Confédération internationale des sages-femmes); Elizabeth Iro (Organisation mondiale de la santé); Petra ten Hoope-Bender (UNFPA, Genève); et Jihan Salad (UNFPA, Jordanie). Les remarques de clôture ont été prononcées par Chunmei Li (Johnson & Johnson). Veuillez consulter: Résumé de l'événement et podcast (à paraître le 12/11).
Série de podcasts:
L'UNFPA et l'ICM continueront de collaborer en 2021 avec d'autres événements en direct et podcasts du Wilson Center prévus autour de la formation des sages-femmes et de la continuité des soins. Recherchez les détails sur les pages des médias sociaux de l'ICM et de l'UNFPA !
Le conseil d’administration de l’ICM a décidé de transformer le 32ème congrès triennal 2021 et d’en faire un congrès virtuel au lieu de poursuivre les plans d’un congrès en présentiel à Bali. Le conseil d’administration de l’ICM a abouti à cette décision après avoir pris en compte toutes les informations disponibles concernant la progression de la pandémie de COVID-19 auprès de l’OMS, du gouvernement indonésien, de l’association des sages-femmes de l’Indonésie, de nos membres et de nos partenaires.
Nous sommes ravis par les possibilités qu’offre le format virtuel en permettant d’accroitre la participation, et nous nous réjouissons de participer sans doute au plus grand rassemblement de sages-femmes jamais vu.
Nous avons rafraichi notre site de congrès avec un nouveau look et une nouvelle interface de notre événement virtuel. Consultez ces mises à jour.
Geeta Lal, Conseillère technique principale, Coordinatrice du programme mondial pour la pratique sage-femme du Fonds des nations unies pour la population (FNUAP/UNFPA) et Sarah Bar-Zeev, Spécialiste technique en pratique sage-femme - Département de la santé sexuelle et reproductive du Fonds des nations unies pour la population
Le jour de la naissance devrait compter parmi les plus beaux jours d’une famille. Néanmoins, cette joie peut vite se transformer en chagrin et en angoisse quand le bébé nait prématurément (avant 37 semaines de grossesse complètes) et lutte pour survivre. Dans le monde, on estime que 15 millions de bébés naissent prématurément, ce qui représente plus d’un sur 10 [1]. Les complications liées aux accouchements prématurés sont la principale cause de décès néonatals, représentant 35% des 3,1 millions de décès néonatals annuels [2]. Parmi les bébés qui survivent, certains pourront être confrontés à des problèmes de santé liés à leur naissance prématurée tout au long de leur vie, tels que des troubles auditifs, visuels ou d’apprentissage.
La prévention des accouchements prématurés commence par une grossesse en parfaite santé. Le fonds des nations unies pour la population (FNUAP/UNFPA), en tant qu’agence des nations unies en charge de la santé sexuelle et reproductive, s’engage à garantir aux femmes une grossesse et un accouchement sûrs et sains, pour réduire ainsi le nombre de vies perdues de nouveau-nés en raison de la prématurité.
Le FNUAP traite le problème des accouchements prématurés par le biais d’initiatives telles que :
Le FNUAP continue d’investir considérablement dans l’éducation et la formation des sages-femmes pour proposer des soins maternels et néonatals de qualité, dans plus de 125 pays. Les sages-femmes sont les prestataires de soins et les dispensatrices clés pour assurer une expérience de grossesse sûre, positive et respectueuse pour toutes les femmes. Ceci comprend la prestation de soins prénatals de qualité. Ils sont indispensables pour détecter tout signe de danger qui pourrait potentiellement conduire à une naissance prématurée, et pour que toutes les mères à risque puissent être correctement surveillées et prises en charge. Les sages-femmes peuvent aussi aider à sauver des vies de bébés prématurés grâce à des soins cruciaux lors de la naissance et dans la période postnatale, tels que la méthode de la mère kangourou ou l’administration d’antibiotiques pour traiter les infections des nouveau-nés. En plus de la prise en charge immédiate de la grossesse et des soins liés à la naissance, les sages-femmes fournissent des conseils et services de planification familiale et des conseils adaptés à la culture sur la santé et la nutrition qui influencent directement ou indirectement les résultats d’un accouchement prématuré ou à terme.
Depuis 2009, le FNUAP a aidé à former plus de 150 000 sages-femmes et à équiper des centaines d’écoles de pratique sage-femme, à mettre à jour les programmes et à former les tuteurs sages-femmes. En 2021, le FNUAP, en collaboration avec Johnson &Johnson lancera un projet mondial de renforcement et d’approfondissement de la une formation initiale des sages-femmes de qualité en utilisant un ensemble standardisé d’approches fondées sur des données probantes et des modules d’apprentissage et d’entrainement axés sur les compétences des sages-femmes. Un personnel de pratique sage-femme bien formé peut stopper l’augmentation des naissances de bébés nés trop tôt. Le FNUAP et J&J font appel à tous les partenaires internationaux pour qu’ils s’engagent dans cet important projet de formation des sages-femmes, afin qu’elles puissent empêcher les millions de décès de mères et de nouveau-nés, et également les naissances prématurées et les mortinaissances chaque année.
La confédération internationale des sages-femmes est inquiète des effets de la pandémie de COVID-19 sur les soins de pratique sage-femme et la santé et le bienêtre des femmes et des nouveau-nés. Depuis le début de la pandémie, nous surveillons de près l’évolution du virus et partageons des informations sur notre page ressources COVID-19 pour soutenir les sages-femmes et les autres personnels de soins de maternité.
Ces ressources constituent une sélection de nombreuses ressources disponibles. Nous nous efforçons de nous assurer qu’elles proviennent de sources dignes de confiance et qu’elles peuvent aider les sages-femmes et les autres à fournir des soins durant cette période difficile sans précédent. Nous encourageons notre communauté mondiale de sages-femmes à examiner la sélection de ressources que nous avons compilée et à nous contacter avec des suggestions de contenu spécifique à leur région que nous pourrons partager sur cette page.
Au début de cette année, l’ICM a contacté ses associations dans toutes les régions. Les témoignages des sages-femmes travaillant dans les communautés durant cette pandémie ont été déchirants, dévoilant une augmentation de la discrimination sexuelle, de la violence domestique, des violations des droits humains, de la surmédicalisation de la naissance, et de la crainte et de la désinformation. Tout ceci a débouché sur une détresse croissante chez les femmes et les sages-femmes.
L’ICM, en collaboration avec l’UNFPA, s’est unie pour lancer une série d’appels à l’action auprès des gouvernements, décideurs, donateurs et institutions de santé pour veiller à la protection des sages-femmes, des femmes et des nouveau-nés durant la pandémie de COVID-19.
Ces appels à la mobilisation demeurent pertinents, plusieurs mois après leur publication initiale.
Le 8 avril, l’UNFPA et l’ICM en collaboration avec Maternity Foundation, l’université de Copenhague et Laerdal Global Health et l’agence onusienne pour la santé sexuelle et reproductive ont lancé le module COVID-19 dans l’application “Safe Delivery” (accouchement en toute sécurité). Les sages-femmes des installations à faibles ressources sont équipées de cet outil numérique pour se protéger, elles-mêmes et pour protéger les mères et les nouveau-nés contre le coronavirus et veiller à ce que les femmes continuent de recevoir des soins respectueux de qualité durant la grossesse et l’accouchement.
Au cours de l’actuelle pandémie COVID-19, les femmes du monde entier continuent à tomber enceintes et à accoucher. Dans les pays à faibles ressources et dans les milieux humanitaires affectés par un conflit, les femmes enceintes, les nouvelles mères, les nouveau-nés et le personnel de santé qui leur fournit des soins sont confrontés à de grands risques dans la nouvelle réalité qu’a provoqué le virus. Les systèmes de santé font face à une pression énorme par manque de personnel, de ressources et de formation pour prendre les mesures de prévention nécessaires contre le virus. Les sages-femmes et les autres personnels de santé qualifiés dispensant les soins durant l’accouchement ont besoin d’un soutien immédiat et d’outils qui leur permettent de continuer à fournir des soins de maternité de qualité compte tenu de la pandémie. C’est exactement le but du nouvel outil numérique sorti aujourd’hui.
En réponse à la pandémie mondiale de COVID-19, Maternity Foundation, l’université de Copenhague, et Laerdal Global Health, en collaboration avec la confédération internationale des sages-femmes (ICM) et le fonds des nations unis pour la population (UNFPA) se sont associés pour créer et diffuser une réponse immédiate et numérique pour le personnel de santé, en particulier les sages-femmes, afin de se protéger et de protéger les femmes et les nouveau-nés contre le COVID-19.
Le regroupement lance ces outils pour renforcer et former les sages-femmes à travers l’application Safe Delivery, une application mobile créée par Maternity Foundation et l’université de Copenhague. Elle propose des conseils visuels, cliniques et pratiques sur la manière de prendre en charge la plupart des complications d’accouchement courantes. Grâce à l’application Safe Delivery, les sages-femmes peuvent désormais obtenir des informations clés, des instructions animées en vidéo, et des listes de contrôles, ainsi qu’une formation guidée pour les aider à limiter la propagation du COVID-19 dans les établissements de santé. Elles peuvent également avoir accès à des informations sur la prévention de l’infection, l’allaitement et la transmission verticale.
L’application Safe Delivery est gratuite et déjà utilisée, dans plus de 40 pays à travers le monde, par les sages-femmes et les autres personnels de santé qualifiés qui fournissent des soins durant la grossesse et l’accouchement. Pour ce faire, les partenaires ont profité d’une plateforme existante déjà utilisée par des milliers de travailleurs de santé de première ligne. Les utilisateurs actuels de l’application recevront un message pour leur faire connaitre ce nouveau module et les sensibiliser à l’importance des mesures de précautions durant le COVID-19. Une fois téléchargée, l’application fonctionne sans connexion, ce qui facilite son utilisation dans les zones reculées qui n’ont pas de connexion internet stable. Le nouveau contenu COVID-19 de l’application est disponible en anglais à partir d’aujourd'hui et sera bientôt disponible en français. Le contenu de l’application Safe Delivery est mis à jour conformément aux normes et directives de l’OMS.
Laerdal Global Health a une expérience de 10 ans dans la formation basée sur la simulation pour les sages-femmes et les prestataires de santé dans les zones défavorisées, à travers les programmes de formation “Helping Mothers Survive” et “Helping Babies Survive”, mis en œuvre dans plus de 80 pays. La collaboration actuelle pour la fusion les scénarios de simulation dans l’application Safe Delivery permettra d’étendre l’utilisation de l’application et d’aider efficacement à la formation en soutenant les sages-femmes là où elles travaillent.
A Moshi, dans le nord de la Tanzanie, Anne Shuma, infirmière-sage-femme principale, et ses collègues de l’hôpital régional de Mawenzi, viennent juste d’être initiés au nouveau module COVID-19 de l’application Safe Delivery. L’hôpital compte parmi ceux sélectionnés dans le pays pour recevoir des patients atteints du COVID-19. Il se prépare, de façon accélérée, à installer un centre d’isolement afin que tout soit prêt quand les premiers cas arriveront. Simplement au cours de la première semaine d’avril, il y a eu 50 accouchements à l’hôpital.
“En regardant l’application Safe Delivery et le module COVID-19, nous avons réalisé que nous n’étions pas préparés à accueillir des femmes enceintes suspectées d’infection au COVID-19. Immédiatement, nous avons créé un kit d’accouchement que nous avons placé dans le centre d’isolement et arrangé un espace où les femmes “cas suspects” peuvent donner naissance. Nous avons maintenant conçu des listes de contrôle basées sur le contenu de l’application, donc nous sommes prêts pour les cas suspects. C’est un outil très utile pour nous, sages-femmes, dans le cas d’épidémie comme celle-ci. Il montre des cas concrets et donne des recommandations qui sont en accord avec les directives nationales : les procédures de lavage des mains et la manière de gérer l’équipement de protection individuelle. L’application nous a ouvert l’esprit, nous sommes prêts maintenant”, dit Anne Shuma, qui passera les semaines qui viennent à former ses collègues sages-femmes et infirmières à l’utilisation de l’application Safe Delivery dans les cliniques et hôpitaux voisins pour préparer leur riposte face au COVID-19.
Le FNUAP (UNFPA) de Papouasie-Nouvelle-Guinée, par le biais d’une initiative régionale soutenue par le DFAT (ministère des affaires étrangères australien) dans l’Asie pacifique, s’est lancé dans le déploiement d’une application nommée “Safe Delivery” (accouchement sûr) et a conduit la formation de 18 sages-femmes et agents de santé dans la province occidentale en collaboration avec la Maternity Foundation et le bureau régional du FNUAP pour l’Asie pacifique. La formation a été menée virtuellement sur Zoom avec le soutien et la facilitation du personnel du bureau du FNUAP de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Moins de 24 heures après avoir terminé la formation, Polycard Iwik, un agent médical local de l’hôpital rural de Rumginae, est retourné sur son lieu de travail et y a reçu une femme qui s’est présentée avec une fausse couche incomplète et une septicémie avancée. Immédiatement, Polycard a appliqué ce qu’il avait appris durant la formation et a pris en charge la femme étape après étape en utilisant les consignes de l’application Safe Delivery ; la femme a été sauvée !
Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive de l’UNFPA :
“L’ampleur de la crise COVID-19 et ses conséquences nous mettent tous à l’épreuve. En tant que personnel de santé de première ligne, les sages-femmes doivent être protégées et priorisées pour qu’elles puissent continuer à fournir des soins de qualité aux femmes et à leurs nouveau-nés durant la pandémie. L’UNFPA se réjouit de collaborer avec Maternity Foundation, Laerdal, ICM et l’université de Copenhague pour développer des ressources en ligne innovantes qui soutiennent les sages-femmes et les autres prestataires de soins maternels qui travaillent sur le terrain. Ces nouveaux outils numériques leur permettront d’accéder aux dernières approches basées sur des données probantes pour prendre en charge les accouchements dans le contexte du COVID-19.
Dr Sally Pairman, Directrice générale de la confédération internationale des sages-femmes :
“Partout dans le monde, les sages-femmes sont des professionnelles de santé de première ligne confrontées au coronavirus. Elles fournissent des soins essentiels aux femmes enceintes et à leurs bébés pendant le continuum de l’accouchement, et ce, malgré les risques que cela représente pour leur propre santé. De nombreuses sages-femmes n’ont jamais eu à travailler dans des situations de pandémie auparavant, et pour tout le monde, le coronavirus est nouveau. En discutant avec les membres de nos associations de sages-femmes, nous avons été attristées d’apprendre que des sages-femmes étaient mortes du COVID-19, simplement parce qu’elles n’étaient pas suffisamment protégées contre le virus ou parce qu’elles n’avaient pas reçu les informations correctes sur la façon de se protéger. Il est indispensable que les sages-femmes et les autres professionnels de santé qui fournissent des soins de maternité puissent avoir accès à des conseils actualisés et fondés sur des preuves. Ces derniers leur permettront d’intégrer ces changements dans leur pratique pour assurer, le plus possible, la sécurité des femmes et de leurs bébés, ainsi que d’eux-mêmes. Les nouveaux modules de l’application Safe Delivery aideront à guider les sages-femmes du monde entier grâce à des conseils fiables.”
Président de Laerdal Global Health, Tore Laerdal :
“Notre mission a toujours été d’aider à sauver des vies, et c’est maintenant encore plus évident. Durant ces temps extraordinaires, nous travaillons encore plus dur pour notre mission. Il y a des centaines de milliers de travailleurs de santé qui, héroïquement, continuent à travailler dans des contextes difficiles, ils ont besoin de tout le soutien que nous pouvons leur offrir. Nous espérons que nos mannequins et solutions de simulation seront un coup de main qui les aidera à fournir des soins sûrs et respectueux.”
Directrice générale de Maternity Foundation, Anna Frellsen :
Dans de nombreuses régions du monde, les conséquences directes et indirectes causées par la pandémie de COVID-19 peuvent être fatales pour les mères et les nouveau-nés. L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’ouest en 2013-2016 a montré une augmentation dramatique des décès maternels car le système de santé était soumis à une pression trop forte pour combattre la pandémie et ne pouvait pas fournir des soins de qualité. Dans un contexte comme celui-ci, nous devons riposter rapidement, et nous devons le faire ensemble. En nous basant sur une plateforme numérique existante et sur les canaux solides de nos partenaires internationaux, nous profitons désormais instantanément des conseils cliniques essentiels pour les sages-femmes, même dans les milieux les plus vulnérables.”
Comment télécharger l’application Safe Delivery :
Au cours des 3 derniers mois, l’ICM, en collaboration avec des partenaires internationaux leaders dans le développement mondial et dans la santé, a mené une série de conversations virtuelles avec des sages-femmes et les femmes qu’elles soutiennent. Ces conversations sont à suivre dans les webinaires et épisodes de podcasts.
Dès le début de la série, nous avons animé une table ronde avec des sages-femmes nouvelles dans la profession et des étudiantes sages-femmes sur l’amélioration du recrutement et le maintien en poste au sein de la profession. Ces discussions ont réuni des sages-femmes actuelles et futures provenant d’horizons divers, chacune soulignant leurs espoirs en l’avenir pour la profession et les défis révélés dans le contexte du COVID-19. Dans la vidéo ci-dessous, nous présentons les pensées de chaque participant pour vous donner une idée de la façon dont les sages-femmes nouvelles et les étudiantes gèrent cette pandémie.
Les anecdotes partagées lors de notre série webinaire “Plus fortes ensemble” façonneront notre campagne de la décennie de la sage-femme. Comme l’ont mentionné Franka et Anneka dans l’avant-propos de ce magazine, la décennie des sages-femmes est essentielle pour atteindre une réduction drastique de la mortalité maternelle et néonatale d’ici 2030. En collaboration avec une alliance de partenaires impliqués, cette campagne vise à inspirer une voie vers des secteurs de la santé maternelle et néonatale renforcés et autonomes.
La série webinaire de cette campagne se poursuivra jusqu’en 2021, mais avant de terminer l’année, nous sommes ravis de vous présenter les histoires de deux sages-femmes maories de Nouvelle-Zélande.
En partenariat avec l’UNFPA et l’Initiative de santé maternelle du centre Wilson, cet épisode de podcast présente l’interview de Camille Harris et Waimarie Onekawa. Les deux sages-femmes ont consacré leur carrière à fournir des soins culturellement spécifiques et dirigés par des sages-femmes auprès des femmes enceintes dans leurs communautés. Cet épisode fait partie des trois conversations mettant en lumière les expériences des sages-femmes autochtones et des femmes dont elles s’occupent. Nous avons hâte de vous présenter les autres conversations au cours du début de l’année prochaine.
Franka Cadée, Présidente de la Confédération internationale des sages-femmes, Toyin Ojora-Saraki , Présidente-fondatrice de la Fondation “Wellbeing Foundation Africa” & Neha Mankani, Jeune sage-femme leader de la Confédération internationale des sages-femmes
L’épidémie actuelle de COVID-19 continue de paralyser les services de santé dans le monde entier. Comme l’organisation mondiale de la santé l’avait largement annoncé, avant même le début de la pandémie, une pénurie estimée à 350 000 sages-femmes dans le monde mettait déjà les sages-femmes sous pression. Les sages-femmes s’efforcent maintenant de prévenir la maladie tout en poursuivant de façon continue à dispenser leurs soins auprès des femmes et de leurs bébés.
Les défis posés par cet exercice d’équilibre ont été mis en évidence lors des récentes réunions mondiales de la triade des infirmières et sages-femmes, au cours desquelles, Sally Pairman, directrice générale de la confédération internationale des sages-femmes, a évoqué le vif désir des sages-femmes à participer de manière accrue aux discussions globales relatives à la santé maternelle.
Dans nos rôles respectifs de présidente de l’ICM, d’ambassadrice mondiale de bonne volonté et de jeune sage-femme leader, nous avons écouté attentivement les sages-femmes pour comprendre leurs défis actuels et continuer à défendre leurs intérêts au sein des milieux régionaux, nationaux et internationaux. Nous nous sommes appuyées sur les expériences du Nigéria et du Pakistan — les pays d’origine respectifs de Toyin et de Neha — pour montrer l’état actuel de la profession de sage-femme.
Ces expériences de première ligne se reflètent dans les appels mondiaux à l’action lancés par l’ICM aux gouvernements, décideurs, donateurs et établissements de santé pour assurer la protection des sages-femmes, des femmes et des nouveau-nés pendant la pandémie du COVID-19 et au-delà.
Les appels à l’action suivants sont apparus :
1. Reconnaître les sages-femmes comme des travailleurs essentiels et leur fournir des EPI
De nombreuses sages-femmes à travers le monde ne sont pas reconnues comme des agents de santé essentiels et se voient refuser l’accès aux équipements de protection individuelle. Cette réalité a lieu au Nigéria, où des sages-femmes non protégées ont été infectées, tandis qu’au Pakistan, nos collègues sages-femmes doivent refuser les femmes qui sont positives ou présumées positives au coronavirus, par souci compréhensible pour leur propre santé et sécurité.
De façon comparable, les femmes nigérianes et pakistanaises ont été terrifiées par la menace du virus, et par conséquent elles ne se sont pas rendues aux rendez-vous prénatals et postnatals. Cette peur a conduit également à des accouchements à domicile aidés par des accoucheuses non formées et qui ne disposent pas d’informations suffisantes pour prendre des décisions éclairées sur les soins à dispenser.
2. Respecter les droits des femmes à bénéficier d’une expérience d’accouchement positive
En tant que personnel d’un domaine professionnel à majorité féminine, les sages-femmes sont confrontées aux mêmes inégalités de genre que celles qui font courir les plus hauts risques aux femmes et filles durant n’importe quel cas de crise. Ceci s’accompagne d’une augmentation de la violence sexiste, de la dépriorisation et du non-financement des services de santé et sociaux essentiels, et des biais inhérents au sein des institutions et des systèmes qui voient la main-d’œuvre féminine travailler dans des environnements non rémunérés et dangereux.
3. Soutenir les sages-femmes pour qu’elles continuent d’aider les femmes, malgré la pandémie
Lorsque le personnel et les services sont soumis à un stress extrême, il existe un risque réel d’augmentation des préjudices évitables, y compris un risque accru d’infection, d’irrespect, de morbidité et de mortalité — tous les indicateurs d’une réduction de la qualité des soins. Alors que nous sommes déjà confrontés à la réalité, à savoir qu’au moins 800 femmes meurent chaque jour dans le monde de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement, la poursuite des soins quasi normaux pour les femmes devrait être une priorité, afin de nous assurer que nous n’inversons pas les progrès réalisés dans la réduction des taux de mortalité maternelle au cours de la dernière décennie.
4. Mettre fin au redéploiement des sages-femmes et assurer la qualité des soins réalisés par des sages-femmes
Dans les pays du monde entier, les sages-femmes sont redéployées en dehors de leur champ de pratique pour s’occuper de patients atteints du coronavirus. Par exemple, au Pakistan, les sages-femmes ont réduit leurs responsabilités en matière de santé maternelle en faveur de l’exécution des tests COVID-19 et d’autres tâches liées à la pandémie.
5. Inclure les sages-femmes dans les politiques, la prise de décisions, la planification et la réponse au COVID-19
Le redéploiement des sages-femmes pose la question plus large de l’exclusion des sages-femmes des processus décisionnels concernant les services de santé maternelle. Il s’agit d’une tendance de longue date, que la pandémie actuelle a exacerbée. Si, pour favoriser des soins plus sécurisés et efficaces, les sages-femmes avaient été incluses très tôt dans les politiques, la prise de décisions, la planification et la réponse au COVID-19, elles n’auraient peut-être pas été redéployées dans d’autres secteurs, et la fourniture d’EPI masculin à un personnel féminin aurait été évitée.
6. Donner la priorité aux services de santé sexuelle et reproductive des femmes
Il est également important de se recentrer sur la voix des femmes en cette période où leurs droits sexuels et reproductifs sont ignorés. Partout dans le monde, les sages-femmes notent que la pénurie de professionnels de la santé, la réduction des approvisionnements pharmaceutiques et l’épuisement des finances de la santé ont contribué à la perturbation ou l’arrêt des services de santé essentiels. Au Pakistan, par exemple, de nombreuses femmes n’ont pas pu accéder aux services de reproduction de base tels que le soutien à la planification familiale et les soins post-avortement, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de grossesses non désirées.
Nous devons nous unir pour collectivement demander aux gouvernements d’investir davantage dans les sages-femmes à l’échelle mondiale et d’inclure les sages-femmes et les femmes dans le leadership et la prise de décisions en matière de santé mondiale. Les appels à l’action d’ICM visent à préciser comment les gouvernements et les décideurs peuvent en faire une réalité. La résilience est une caractéristique commune des sages-femmes, néanmoins, nous devons nous assurer que c’est la dernière fois que le monde est si peu préparé à vivre une crise sanitaire mondiale, comme celle que nous vivons actuellement.
«la résilience est une caractéristique commune des sages-femmes, néanmoins, nous devons nous assurer que c’est la dernière fois que le monde est si peu préparé à vivre une crise sanitaire mondiale, comme celle que nous vivons actuellement«.
SHAHRISTAN, Afghanistan – « Le 6 août dernier, à minuit, quelqu’un a frappé fort à ma porte. Mon mari a répondu. Debout dans le noir, il y avait une personne qui demandait mon aide – un bébé était en train de naître », a expliqué Shirin à l'UNFPA.
C'était le début du plus grand défi auquel elle ait jamais été confrontée en tant que sage-femme.
Shirin, 31 ans, gère une maison de santé familiale dans le village d'Usho Golaka, dans la province de Daikundi. Les centres de santé familiale sont des établissements communautaires qui fournissent une multitude de services de santé reproductive de base dans les communautés éloignées, y compris la planification familiale, les soins prénatals, néonatals, les services d'accouchement sûrs et les vaccinations.
Elle connaissait l'homme. C'était un parent de Fatima, une de ses patientes. « Ce soir-là, sa situation était critique », a déclaré Shirin.
Fatima, déjà mère de six enfants, était en train d’accoucher son septième. Shirin a été immédiatement alarmée – un examen antérieur avait montré que l'accouchement serait compliqué.
« Le bébé de Fatima a été trouvé dans la mauvaise position et l'accouchement devait se faire par le siège », a expliqué Shirin. « Je lui avais fourni des informations et des conseils sur son état, mais lui avais conseillé de se rendre à l'hôpital provincial de Nili, le centre de Daikundi, pour une meilleure prise en charge de son accouchement. »
Mais la famille de Fatima n'avait pas les moyens de la faire soigner si loin de chez elle. « Nous sommes une famille pauvre. L'économie et l'indisponibilité des transports étaient un gros problème pour nous », a déclaré Fatima. « Nous aurions dû payer le transport 13 000 afghanis [170 $] pour nous rendre à l'hôpital provincial de Nili. Ce n’était pas possible. »
Des sages-femmes à la rescousse
L'Afghanistan a l' un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, selon les données des Nations Unies. Quelque 638 femmes meurent pour 100 000 naissances vivantes. La pauvreté, le manque d'accès aux services de santé et l'inégalité entre les sexes contribuent tous à ces chiffres tragiquement élevés; moins de 60% des naissances sont supervisées par des professionnels de la santé qualifiés.
Pour répondre à ces préoccupations, l'UNFPA soutient le programme de formation des sages-femmes en Afghanistan, financé par le gouvernement canadien, et qui permet aux sages-femmes de fournir des services de santé maternelle de base et autres soins obstétricaux. Ces sages-femmes travaillent ensuite dans des centres de santé familiale créés par l'UNFPA, qui fournissent les seuls services médicaux disponibles dans les régions les plus reculées et les plus difficiles d'accès d'Afghanistan.
Shirin a obtenu son diplôme du programme communautaire d'éducation des sages-femmes en 2015. Depuis, elle travaille dans la maison de santé familiale à Usho Gholaka, où elle a aidé des centaines de femmes.
Son mari la soutient. Cette nuit-là, il l'a emmenée en moto au village où habitent Fatima et sa famille.
« Il fallait sauver une mère et son bébé », a déclaré son mari. « Je me suis engagé à soutenir ma femme dans ce travail, même s'il est minuit. »
Penser sur ses pieds
Shirin a trouvé Fatima en souffrance, qui criait à l'aide. Elle a essayé de trouver une solution avec sa famille pour la transporter d'urgence à l'hôpital provincial, mais c'était impossible.
Bien que Shirin soit une sage-femme expérimentée, elle n'était pas équipée pour gérer des complications graves comme l'accouchement par le siège. Mais étant donné la situation, elle a été obligée d'improviser.
« J'ai appelé un gynécologue expert qui travaillait à l'hôpital provincial et lui ai demandé des instructions. C'était la seule solution qui pouvait leur sauver la vie. On m'a demandé d'utiliser différentes manœuvres pour changer la position du bébé dans l'utérus. J'ai suivi attentivement les conseils du gynécologue. »
Ce fut un travail tendu – mais à la fin, ses efforts ont porté leurs fruits.
« Finalement, la contraction utérine a commencé et un petit garçon est né après une heure et quarante-cinq minutes de travail. Il était sain et sauf », se souvient Shirin.
La famille de Fatima était très soulagée.
« Quand j'ai appris que Fatima et son bébé étaient en vie, je ne peux pas vous dire à quel point j'étais heureuse », a déclaré la belle-mère de Fatima à l'UNFPA. « Je suis tellement reconnaissant à Shirin d'avoir été là et d'aider les femmes dans le besoin. »
Fatima a, par la suite, amené son nouveau-né au centre de santé familial pour des services postnatals. « Je suis reconnaissante à Shirin », a-t-elle dit. « Elle a sauvé non seulement ma vie, mais aussi la vie de mon enfant. »
Et Shirin aussi est reconnaissante. Bien que l'expérience ait été éprouvante, elle a le sentiment d'avoir grandi en tant que sage-femme.
« J'étais très fière de ce que j'ai accompli », a-t-elle déclaré.
“Shirin a obtenu son diplôme du programme communautaire d'éducation des sages-femmes en 2015. Depuis, elle travaille dans la maison de santé familiale à Usho Gholaka, où elle a aidé des centaines de femmes.”
Franka Cadée Présidente de la Confédération internationale des sages-femmes et Pandora Hardtman, Membre du conseil d’administration de la Confédération internationale des sages-femmes pour la région Amérique du Nord et Caraïbes
Aujourd’hui, les femmes afro-américaines ont trois à quatre fois plus de risques de décéder de causes liées à la grossesse que les femmes blanches, indépendamment de l’éducation, du revenu ou d’autres facteurs socio-économiques. Cette triste réalité est un indicateur cruel des inégalités généralisées dans nos systèmes.
Lors du mouvement Black Lives Matter qui a eu lieu durant la pandémie mondiale de COVID-19, on nous a douloureusement rappelé les chiffres désolants de la santé maternelle des femmes noires américaines mis en évidence dans les rapports des médias, dans les discours politiques, et au sein des communautés touchées par leurs conséquences réelle
En tant que sages-femmes, l’une noire, l’autre blanche, et toutes deux avec une vaste expérience professionnelle dans les pays à ressources élevées, moyennes et faibles, nous nous sommes réunies pour mettre en évidence les réalités auxquelles les femmes enceintes et les parturientes sont confrontées dans les soins maternels et néonatals aux États-Unis. C’est à travers cette optique que nous apportons nos réflexions sur une voie à suivre au milieu de bouleversements sociaux et économiques sans précédent.
Comment cette pandémie mondiale a-t-elle aggravé la situation?
En tant que leaders de sages-femmes, nous sommes fréquemment contactées par des membres de notre communauté mondiale de sages-femmes. On nous rapporte des anecdotes alarmantes à propos de l’impact de cette pandémie sur la santé des femmes enceintes et des parturientes.
De nouvelles études indiquent que les pays à revenu faible ou intermédiaire pourraient connaître 28 000 décès maternels et 168 000 décès de nouveau-nés supplémentaires résultant des impacts du COVID-19. Les États-Unis ont un statut de pays à revenu élevé, néanmoins leurs services de santé sexuelle et reproductive rapportent déjà un impact disproportionné sur les communautés à faible revenu et minoritaires.
Or, cette nouvelle réalité doit être rapprochée de ce que nous savions avant « Rona », à savoir que les Afro-américaines, par rapport à leurs semblables blanches, connaissent des taux sensiblement plus élevés de mortalité maternelle et néonatale, de naissances prématurées, de nouveau-nés de faible poids et une culture de l’irrespect . Des commentaires tels que celui partagé ci-après par une sage-femme montre que le COVID-19 pourrait faire empirer les disparités : «En tant que sages-femmes noires, nous sommes inquiètes et nous nous demandons qui s’occupera de nos patientes noires, si nous tombons malades».
Quel est le rôle des femmes blanches dans cette situation ?
En tant que femmes, nous comprenons les impacts émotionnels, sociaux et économiques du sexisme, et pouvons transposer ceci pour notre compréhension du racisme. La véritable relation d’alliance est fondée sur l’action : en interpelant les amis sur leurs comportements et en recherchant des occasions authentiques de se connecter avec des femmes de couleur.
Peut-être plus important encore, en tant que femmes blanches, nous devons accepter cet inconfort et reconnaître que le confort est synonyme de complicité - c’est particulièrement vrai dans notre ère numérique hyperconnectée où nous pouvons accéder à des mouvements entiers sur nos appareils mobiles.
Une sage-femme noire, en première ligne de cette pandémie nous a fait cette remarque qui souligne parfaitement ce sujet : « Les femmes de couleur sont émotionnellement fatiguées de dénoncer les comportements offensants de la part des blancs – nous devons nous interpeler les uns les autres sur nos comportements ! »
Donc, sachant ceci, que faisons-nous maintenant ?
La morbidité et la mortalité maternelles chez les femmes noires américaines sont des questions complexes rendues plus complexes encore par la réalité suivante ; chaque système, et chaque individu joue un rôle dans la lutte contre le racisme. Pour cette raison, affronter les institutions qui empêchent une véritable égalité en matière de santé exige des efforts concertés de la part des gouvernements, de la société civile, du milieu universitaire, des médias et du secteur privé.
Au niveau des politiques, nous savons que les femmes de couleur doivent avoir une représentation proportionnelle dans les rôles décisionnels, et des nominations à des postes clé tels que sage-femme en chef et des postes au sein des ministères chargés de l’égalité entre les hommes et les femmes font beaucoup pour améliorer les résultats en matière de santé pour les communautés marginalisées.
Investir dans les sages-femmes et les services de santé sexuelle et reproductive que nous offrons, permettra d’améliorer les résultats sanitaires des femmes noires américaines. Nous voyons ici la nécessité de développer et de diversifier le personnel des services de maternité, composé en grande partie de blancs. Seules les sages-femmes, qui pratiquent au sein d’une équipe solidaire et assurent la continuité des soins dirigés par des sages-femmes, basés sur les compétences et la confiance, sont particulièrement bien préparées pour répondre aux besoins culturels spécifiques des femmes provenant des minorités. Ce n’est pas nouveau – nous savons ce qui fonctionne, maintenant faisons en sorte que cela se produise !
«En tant que sages-femmes noires, nous sommes inquiètes et nous nous demandons qui s’occupera de nos patientes noires si nous tombons malades».
Opinion collective de hauts fonctionnaires africains des Nations Unies (*)
Gémissement désespéré, appelant une mère décédée depuis longtemps. Parvenant du tréfonds des entrailles de la fragile humanité. Haletant, à bout de souffle. Implorant la miséricorde. Le monde entier entendant le cri tragique. La famille des nations scrutant son visage plaqué contre l’asphalte. Douloureux, insupportable, en plein jour. Cou pliant sous le genou et le poids de l'histoire. Doux géant, s’agrippant à la vie, désespérément. Besoin vital de respirer, sans entrave. Jusqu'à son dernier souffle.
Après les dernières semaines de protestations suite au meurtre de George Floyd alors qu’il était entre les mains de la police, nous avons tous été indignés, en tant que hauts dirigeants d'origine africaine aux Nations Unies, par l'injustice du racisme qui est toujours omniprésent dans le pays hôte de l’ONU et à travers le monde.
On ne dira jamais assez sur les traumatismes profonds et les souffrances intergénérationnelles qui ont résulté de l'injustice raciale perpétrée au cours des siècles, en particulier contre les personnes d'ascendance africaine. Mais la simple condamnation des expressions et des actes de racisme ne suffit pas.
Nous devons aller au-delà et faire plus.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré que «nous devons élever la voix contre toutes les expressions de racisme et les cas de comportement raciste». Après le meurtre de M. George Floyd, le cri «Black Lives Matter» qui retentit aux États-Unis et dans le monde est plus qu’un slogan. La vie des Noirs, en plus de compter, est essentielle à la réalisation de notre dignité humaine commune.
L’heure est venue de passer de la parole aux actes.
Nous le devons à George Floyd ainsi qu’à toutes les victimes de discrimination raciale et de brutalités policières, de démanteler les institutions racistes. En tant que dirigeants dans un système multilatéral, nous pensons qu'il nous incombe de parler au nom de ceux dont la voix a été réduite au silence et de plaider pour des réponses effectives de nature à lutter contre le racisme systémique, un fléau mondial qui s'est perpétué au fil des siècles.
Le meurtre choquant de George Floyd est enraciné dans un ensemble plus large et inextricable de problèmes qui ne disparaîtront pas si nous les ignorons. Il est temps que les Nations Unies intensifient leurs efforts et agissent de manière décisive pour qu’il soit mis fin au racisme systémique contre les personnes d'ascendance africaine et autres groupes minoritaires «en développant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion» comme stipulé à l'article 1 de la Charte des Nations Unies. En effet, le fondement des Nations Unies est la conviction que tous les êtres humains sont égaux et ont le droit de vivre sans crainte de persécution.
C'est au plus fort du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis et durant la période de l'émergence de nations africaines indépendantes post-coloniales qui ont rejoint les Nations Unies que la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CIEDR) est entrée en vigueur en 1969.
Ce fut une période charnière dans l'histoire. L’effondrement de l’apartheid en Afrique du Sud, imputable en partie aux Nations Unies, est un des accomplissements dont l’Organisation est le plus fière.
Les droits de l'homme et la dignité des Noirs en Afrique ainsi qu'à travers la diaspora africaine ont résonné comme un signal puissant pour les générations futures, que les Nations Unies ne fermeraient pas les yeux sur la discrimination raciale et ne toléreraient pas l'injustice et le sectarisme servis par des lois injustes . Prenant appui sur cette nouvelle ère, l'Organisation des Nations Unies doit user de son influence pour nous rappeler une fois de plus la mission inachevée d'éradiquer le racisme, et exhorter la communauté des nations à éliminer les taches du racisme sur l'humanité.
Nous saluons les initiatives prises par le Secrétaire général pour renforcer le discours mondial contre le racisme qui s'attaque au racisme systémique à tous les niveaux ainsi que ses conséquences partout où il existe, y compris au sein même de l'Organisation des Nations Unies.
Si nous voulons être de bons dirigeants, nous devons le faire par l'exemple. L’initiation et la promotion d’un changement réel exigeront une évaluation honnête de la façon dont nous appliquons la Charte des Nations Unies au sein de notre institution.
Notre expression de solidarité reflète bien nos responsabilités et obligations en tant que fonctionnaires internationaux de nous élever contre l’oppression et la dénoncer. En tant que dirigeants, nous partageons les convictions fondamentales et les valeurs et principes inscrits dans la Charte des Nations Unies qui ne nous permettent pas de garder le silence.
Nous engageons à mettre à profit notre expertise, notre leadership et nos mandats respectifs pour lutter contre les causes profondes et promouvoir les changements structurels qui doivent être mis en oeuvre si nous voulons mettre fin au racisme.
Près de 500 ans après le début de la révoltante traite transatlantique des Africains, nous avons atteint un point critique de l'arc de l'univers moral, à l’heure où nous approchons la fin de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine en 2024, dans quatre ans seulement. Utilisons notre voix collective pour répondre aux aspirations de nos communautés afin que l’ONU exerce son pouvoir moral en tant qu’institution pour opérer un changement mondial. Prêtons notre voix pour la réalisation de la vision transformatrice propre à l’Afrique telle que contenue dans son Agenda 2063, vision qui est conforme à l’Agenda 2030 mondial.
L'Afrique est le berceau de l'humanité et le précurseur des civilisations humaines. En tant que continent, elle doit jouer un rôle prépondérant pour que le monde puisse parachever le développement durable et la paix.
Tel était le rêve des fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine, c’était aussi la ferme conviction de dirigeants éminents tels que Kwame Nkrumah et d’éminents intellectuels tels que Cheikh Anta Diop.
N'oublions jamais les paroles du président Nelson Mandela: "Nier aux gens leurs droits humains, c'est remettre en cause leur humanité même".
Gardons toujours à l’esprit l’exhortation du leader des droits civiques Fannie Lou Hamer: « Personne n'est libre tant que nous ne sommes pas tous libres », qui a été reprise par le Dr Martin Luther King Jr., «Une injustice, où qu'elle se produise, est une menace pour la justice partout ailleurs».
Des années plus tard, leurs paroles se sont retrouvées dans la diversité de la nation arc-en-ciel, l'Afrique du Sud, et énoncées par l’homme de paix, l'archevêque Desmond Tutu, dans sa déclaration « la libération des Noirs est une condition indispensable à la libération des Blancs - personne ne sera libre tant que nous ne serons pas tous libres . »
(*) Tous les signataires énumérés ci-dessous sont de hauts fonctionnaires des Nations Unies qui occupent le rang de Secrétaire général adjoint. Ils ont signé cette opinion à titre personnel:
“Nous engageons à mettre à profit notre expertise, notre leadership et nos mandats respectifs pour lutter contre les causes profondes et promouvoir les changements structurels qui doivent être mis en oeuvre si nous voulons mettre fin au racisme.”
Mugirente Angelique, Tachawet Salilih Zeleke, Lucy Mabada
L’amélioration de la santé maternelle et néonatale reste au cœur de bon nombre des problèmes auxquels nous sommes confrontés en tant que communauté mondiale de la santé, et ici en Éthiopie, au Rwanda et en Tanzanie, cette question est particulièrement pertinente.
Les décès maternels dans notre région ont représenté approximativement deux tiers des décès maternels de l’ensemble du monde en 2017, et en Afrique subsaharienne, un enfant a 10 fois plus de risques de mourir dans son premier mois par rapport à un enfant né dans l’hémisphère nord. La majorité des décès maternels liés à des difficultés durant la grossesse ou l’accouchement pourrait être évités, selon le dernier rapport sur l’état de la pratique sage-femme dans le monde.
Entre 2018 et 2020, le projet 50 000 Joyeux Anniversaires (50,000 Happy Birthdays) a eu pour objectif de sauver les vies de milliers de mères et de nouveau-nés en Ethiopie, au Rwanda et en Tanzanie. A travers ce projet, nous avons vu comment les sages-femmes peuvent aider à inverser les taux de mortalité évitable.
Dans nos 3 pays, plus de 18 500 sages-femmes et autres prestataires de soins de santé ont été formés à améliorer la prise en charge de l’asphyxie périnatale, la prématurité des nouveau-nés, l’hémorragie post partum, et l’éclampsie. Dans l’ensemble des sites où le projet a été mis en œuvre, les données internes du projet ont indiqué une réduction de 26% des taux de mortinatalité en Ethiopie, une réduction de 57% des décès de nouveau-nés au Rwanda, et une réduction de 30% des décès maternels en Tanzanie.
Nous nous sommes réunies, en tant que sages-femmes et chefs de projet pour tirer parti de nos expériences et décrire les façons de renforcer les soins de santé maternels et néonatals dans nos pays respectifs, alors que la pandémie de COVID-19 continue de compromettre davantage nos efforts pour améliorer la santé des mères et des nouveau-nés.
Offrir fréquemment des formations de simulation aux étudiantes sages-femmes
Le projet 50 000 Joyeux Anniversaires s’adressait aux prestataires de soins de santé en formation initiale et continue, alignant les connaissances et les capacités des étudiants avec celles des cliniciens expérimentés, réduisant ainsi les disparités entre la théorie et la pratique.
Dans le cadre du projet, des mannequins haute fidélité de mères et de nouveau-nés ont été fournis aux universités et facs, ce qui a permis aux étudiants de pratiquer et de se sentir en toute confiance pour exécuter des actes d’urgence obstétricale en simulation avant de commencer à travailler dans un établissement de santé et de s’occuper de patients.
Nous avons vu que les étudiants qui ont été formés durant ce projet avaient confiance en eux pour réanimer un nouveau-né, pour demander de l’aide pour prendre en charge les saignements post partum, et ils pouvaient identifier les signes de complications potentiellement mortelles. Ces résultats ont montré que la formation en parallèle des étudiants en pratique sage-femme et des sages-femmes en exercice améliore la communication et la collaboration entre les prestataires de soins de santé et améliore la qualité des soins auprès des femmes et des nouveau-nés.
En 2019, Rukia Ramadhani Shaban, sage-femme depuis 7 ans dans la région de Pwani en Tanzanie, a assisté à la formation 50 000 Joyeux Anniversaires, dans laquelle, elle a appris des compétences essentielles en pratique sage-femme. Récemment, elle a pu mettre en pratique sa formation lors d’un accouchement au cours duquel la mère a perdu beaucoup de sang, très rapidement. Rukia a reconnu les symptômes d’une hémorragie post partum et a administré une dose d’ocytocine, aidant ainsi la mère à expulser le placenta et finalement lui a sauvé la vie.
Augmenter les compétences des sages-femmes en service
Les sages-femmes font partie intégrante du continuum de l’accouchement. Parmi leurs nombreuses responsabilités, elles apportent leur aide aux femmes et à leurs communautés en matière de soins prénatals et postnatals, d’allaitement, de planification familiale et pour le dépistage du sida.
Il y a une pénurie de sages-femmes dans le monde qui pourrait contribuer à des taux élevés de mortalité maternelle et néonatale à travers le continent, et le nombre de décès des parturientes et des nouveau-nés pourraient être à la hausse en raison de l’attention détournée des secteurs de santé maternelle pour la gestion du COVID-19.
Grâce au projet 50 000 Joyeux Anniversaires, nous avons réussi à accroître significativement le nombre de sages-femmes compétentes en service dans les trois régions. Rien qu’en Ethiopie, le projet a formé 12 000 sages-femmes et autres professionnels de soins de santé pour gérer efficacement les complications les plus fréquentes qui surviennent au cours de l’accouchement. Mais il reste encore beaucoup à faire pour s’assurer que les jeunes des pays défavorisés et dans le monde entier, puissent poursuivre une carrière dans la pratique sage-femme.
Accroître la sensibilisation et donner de l’autonomie à la profession de sage-femme
A travers le monde, nous voyons continuellement la profession de sage-femme confondue avec celle d’infirmière, et nos trois pays ne font pas exception. La nécessité et la valeur de chaque métier est indiscutable. Cependant, en confondant les deux, nous risquons d’avoir un impact négatif sur les sages-femmes, les femmes et les nouveau-nés. Parfois, le personnel de soins infirmiers peut même finir par représenter les sages-femmes dans les conversations politiques et les prises de décisions qui relèvent de la santé maternelle et néonatale. Généralement, la profession infirmière se concentre sur le traitement des maladies et des blessures, alors que les sages-femmes considèrent la grossesse et l’accouchement comme des événements normaux de la vie qui habituellement ne nécessitent pas d’interventions médicales.
Les animateurs rwandais du projet 50 000 Joyeux Anniversaires ont travaillé régulièrement avec des femmes et des communautés qui n’étaient pas conscientes des différences entre les infirmières et les sages-femmes. Par conséquent, elles manquaient d’informations adéquates et correctes sur la manière dont les expériences d’accouchement peuvent être améliorées grâce à des soins dispensés par une sage-femme bien formée. Le projet a donné la possibilité de corriger ces idées fausses couramment répandues ; c’est un résultat inattendu mais positif de ce projet.
Peut-être plus significatif encore, nous voyons personnellement que la disponibilité limitée de sages-femmes compétentes est un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de développement durable 3 (Sustainable Development Goal 3).
Le plaidoyer est essentiel pour accroître le nombre et améliorer le statut des sages-femmes, non seulement en mettant en avant les réussites des initiatives comme le projet 50 000 Joyeux Anniversaires, mais également à travers le renforcement des associations de sages-femmes, en faisant en sorte qu’elles soient en position de collaborer avec les ministères de la santé et d’informer les politiques qui impactent les mères et les nouveau-nés.
A propos de 50 000 Joyeux Anniversaires
La confédération internationale des sages-femmes a piloté le projet 50 000 Joyeux Anniversaires de 2018 à 2020. A l’aide des programmes de formation Helping Mothers Survive et Helping Babies Survive, il a permis de former plus de 18 000 sages-femmes en formation initiale et continue aux actes d’urgence obstétricale en simulation et à la pratique facilitée répétée.
Le programme a été mis en œuvre dans les trois pays par l’association des sages-femmes éthiopiennes, l’association des sages-femmes du Rwanda et l’association des sages-femmes de Tanzanie, il a été soutenu par Laerdal Global Health, Jhpiego, American Academy of Paediatrics, et d’autres parties prenantes.
Comme toutes les sages-femmes, les jeunes leaders sages-femmes de l’ICM (YML) ont dû s’adapter durant ces temps exceptionnels, trouvant des moyens créatifs pour maintenir les soins auprès des nouveau-nés, des femmes enceintes et des parturientes, en poursuivant leur plaidoyer pour une réforme des soins de santé dans leurs contextes respectifs.
Examinez la page ci-dessous pour découvrir comment nos YML ont aidé leurs communautés durant la lutte contre le COVID-19.
A propos du programme YML : Le programme YML est un programme de 2 ans créé par l’ICM et soutenu par la fondation Johnson&Johnson. Le programme offre aux jeunes sages-femmes sélectionné(e)s une occasion unique d'évoluer comme leaders dans leur vie professionnelle et dans les communautés dans lesquelles elles travaillent. Le programme met les jeunes sages-femmes au défi : d'élargir leurs connaissances dans les domaines politiques clés de la santé maternelle et néonatale et de créer des projets innovants pour relever certains des plus grands défis de santé mondiaux d'aujourd'hui. Notre groupe de YML actuel terminera le programme en juin 2021. Pour obtenir davantage d’informations, visitez la page du projet sur le site internet de l’ICM.
Sylvia Hamata – Namibie
Dans son rôle de “champion SheDecides” et de YML de l’ICM, Sylvia a publié une tribune commune en mai avec une collègue de “Marie Stopes International” sur le rôle joué par les sages-femmes qui effectuent des avortements sûrs et des soins post-avortement.
Harriet Nayiga - Ouganda
En août dernier, Harriet a été interviewée par “Seed Global Health” à propos de son travail sur la prévention des grossesses à l’adolescence et des grossesses non planifiées en Ouganda.
Tekla Mbidi - Namibie
Plus tôt cet automne, Tekla a rédigé un article pour le journal “Namibia’s New Era” sur les bénéfices considérables des soins de maternité respectueux.
Bartholomew Kamlewe - Zambie
En octobre, Bartholomew a ouvert une cafétéria dans un hôpital en zone rurale en Zambie. Une partie des recettes sera utilisée pour la rénovation d’un refuge pour les mères.
Bounmy Inthavong - Canada/Laos
En juillet, Bounmy est apparue dans le podcast “Good Birth For All” (une bonne naissance pour tous) aux côtés de la directrice générale de l’ICM, Sally Pairman pour appeler les gouvernements et les décideurs à protéger les sages-femmes et à soutenir le maintien des soins pour les femmes et les personnes concernées par la naissance, les nouveau-nés et leurs familles durant la pandémie de COVID-19.
Luseshelo Fanny Simwinga - Malawi
Au printemps, Luseshelo a écrit un article pour “White Ribbon Alliance” sur les soins de maternité respectueux durant la pandémie de COVID-19.
Neha Mankani - Pakistan
Le 25 juin 2020, Neha est apparue sur la BBC pour parler des défis auxquels font face les femmes enceintes au Pakistan durant la pandémie.
Samson Udho - Ouganda
Dans un article publié plus tôt cette année sur le blog de l’ICM, Samson évoque ses efforts pour éviter que les centres de maternité soient transformés en centres de traitement et de quarantaine.
Sebabatso Makafane – Afrique du sud
Tout au long de l’année passée, Sebabatso a mené des actions de plaidoyer dans le cadre de son organisation “Black Woman Arise Women’s Health Foundation”, une organisation à but non lucratif dont le but est la promotion de la santé sexuelle et génésique et les droits de toutes les femmes, quels que soient leurs antécédents.
Olajumoke Adebayo - Nigéria
En septembre, Devex a interviewé Olajumoke à propos de sa carrière de sage-femme. Au cours de cette interview, Olajumoke a plaidé pour la poursuite de carrière dans la pratique sage-femme.
En novembre 2019, plus de 8 000 délégués de 170 pays se sont rendus à Nairobi pour se réengager à la réalisation des objectifs fixés lors de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), qui s'est tenue au Caire en 1994. La conférence historique a déclaré la santé sexuelle et reproductive comme un droit fondamental et affirmé que l'autonomisation des femmes et des filles est le fondement d'un monde juste, sûr et équitable.
Le Sommet de Nairobi de 2019 a fait progresser l'agenda du Caire. Les gouvernements, les entreprises, les organisations et les particuliers ont promis plus de 8 milliards de dollars et 1 300 engagements pour atteindre trois zéros d'ici 2030, le même délai pour atteindre les objectifs de développement durable: zéro besoin non satisfait de planification familiale; zéro décès maternel évitable; et zéro violence sexiste et pratiques néfastes, y compris le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines.
A quoi pensez-vous quand lorsque vous entendez le mot “plaidoyer” ? Comment les sages-femmes peuvent-elles utiliser ce concept pour apporter des changements à petite et grande échelle ?
L’ICM a créé une boîte à outils de plaidoyer pour donner aux associations de sages-femmes et aux sages-femmes individuelles les compétences dont elles ont besoin pour aborder les nombreux problèmes ayant un impact sur les sages-femmes et les femmes, les nouveau-nés et les communautés dont elles s’occupent. En outre, nous avons réalisé une vidéo de plaidoyer portant sur le COVID-19, pour aider les sages-femmes à continuer la lutte contre le virus. Regardez la vidéo de plaidoyer ci-dessous et cliquez ici pour accéder à la boîte à outils.
En 2018, l’ICM a commencé à développer une série d’ateliers sur les soins de maternité respectueux présentés lors des conférences régionales à Dubaï, au Paraguay et en Namibie. Au cours de chaque atelier, des voix se sont élevées massivement pour réclamer plus de formation et de soutien pour changer le comportement des personnels de santé qui s’occupent des femmes durant la grossesse et l’accouchement. Plusieurs études récentes montrent que le manque de respect et les mauvais traitements auprès des femmes sont courants, allant de la violence verbale et physique à la stigmatisation et la discrimination. Cela se produit dans les pays à revenu faible et élevé à un rythme alarmant et contribue à l’appréhension des femmes et à leur refus d’accéder aux soins de maternité essentiels.
Avec l’appui de l’UNFPA, l’ICM a continué à travailler à l'élaboration de ressources et de matériels qui seront mis à disposition ouvertement et largement distribués aux formateurs en pratique sage-femme, aux directeurs d’hôpitaux, aux enseignants, aux conseillères sages-femmes nationales ainsi qu’aux partenaires du développement. La boîte à outils RESPECT fournit des conseils pas-à-pas sur pourquoi et comment animer un atelier sur les soins de maternité respectueux. En complément, nous avons ajouté de nombreuses vidéos, des plans de cours, des diapositives PowerPoint et des documents de référence, ainsi qu’un guide du facilitateur qui explique comment aborder chaque étape de l’atelier. Ces outils ont été conçus pour être adaptés en fonction du lieu de l’atelier, et sont disponibles en anglais, français et espagnol.
Au cours de la période de la vie d’une femme où elle est le plus vulnérable, elle est entre les mains de personnes qui sont censées la protéger et lui fournir la sécurité et les soins. En tant que sages-femmes, nous devons réfléchir à ce que les femmes veulent et nous ont dit sans équivoque : des soins respectueux. Joignez-vous à l’ICM dans sa stratégie consistant à atteindre la tolérance zéro face au manque de respect et aux abus.
Le mentorat est une compétence forte de leadership qui, selon l’ICM, peut appuyer et encourager la pratique réflexive, l’amélioration de la qualité, la formation continue et le travail d’équipe parmi les sages-femmes. Après consultation des associations membres en 2018, l’ICM a adopté la définition suivante pour définir le mentorat : une relation d’apprentissage réciproque dans laquelle le mentor et le mentoré conviennent d’un partenariat où ils travaillent ensemble pour atteindre la réalisation des objectifs mutuellement définis qui développeront les compétences, capacités, connaissances et/ou réflexions du mentoré.
Le mentorat est un processus qui s’accorde bien avec la pratique sage-femme et les approches en matière de soins, et la relation de mentorat reflète les principes énoncés dans la philosophie et le modèle des soins en pratique sage-femme de l’ICM et le Code d’éthique international de l’ICM : respect, confiance, équité, contrôle partagé, autodétermination, participation et partenariat. Les mêmes principes se retrouvent dans tous les documents essentiels de l’ICM – Documents essentielles : normes mondiales pour la formation et la réglementation de la profession de sage-femmes, compétences essentielles pour la pratique sage-femme, déclaration des droits des femmes et sages-femmes et divers énoncés de position.
Avec le soutien de l’UNFPA, l’ICM a élaboré un guide de mentorat en 2019, et cette année, nous avons créé un programme de mentorat en ligne sur la plateforme eLearning de l’ICM. Le programme a été conçu pour les sages-femmes qui souhaitent devenir mentors, et il peut être utilisé par les associations de sages-femmes, les écoles et établissements de pratique sage-femme, et sur le lieu de travail des sages-femmes. Ensemble, le guide et le programme de mentorat vont donner les moyens aux sages-femmes de créer un environnement stimulant, permettant aux autres d’apprendre et d’avoir confiance dans leur exercice de la pratique sage-femme et d’être un modèle de leadership respectueux de grande qualité.
L’ICM s’est engagé à fournir des ressources de formation, des ateliers et autres activités d’apprentissage professionnel à ses associations de sages-femmes. Cette année, nous avons créé des cours en ligne (eLearning) sur Moodle, notre nouveau système de gestion d’apprentissage.
Ces modules eLearning ont été conçus pour être utilisés par les associations de sages-femmes, les établissements de formation en pratique sage-femme, les formateurs et les sages-femmes en pratique clinique. Ils couvrent des sujets tels que les soins de maternité respectueux, le mentorat et la philosophie, principes et valeurs de base de l’ICM.
Bien que ces modules ne soient pas destinés à remplacer les ateliers, les conférences et les congrès en présentiel, ils complèteront les ressources déjà disponibles sur le site internet de l’ICM. Chaque module sera disponible en anglais, français et espagnol et adapté à l’utilisation sur appareils mobiles avec des instructions de navigation faciles à suivre et un contenu téléchargeable.
Nous avons hâte de partager ces modules avec vous au début de 2021.
Janvier 2021
The International Confederation of Midwives (ICM)
The United Nations Population Fund (UNFPA)
Ann Yates
Anneka Ternald Knutsson
Charlotte Renard
Florence West
Franka Cadée
Global Office Consulting
Martha Bokosi
Morgane Schmidt
Sally Pairman
Sigrid Engström
UNFPA Asia Pacific Regional Office
The United Nations Population Fund (UNFPA)
Eleanor Gall
Geeta Lal
Molly Karp
Ony Anukem
Paula Owino
Sarah Bar-Zeev
Camila Negrón-Rodriguez (Spanish)
Carole Chatelet-Hing (French)
Lina Andrea Preciado de Novak (Spanish)
Polly Lorelli (French)
Roxanna Azimy (French)
RedOrange Media and Communications